La bévue de Charlie Hebdo

1998 : L’un des dessins de Charlie Hebdo fait polémique. Sous le titre «Déficit de communication chez les langues régionales», un dessin de Riss a pour fond le village d’Oradour-sur-Glane. Le député socialiste du Bas-Rhin, Armand Jung, estime que «toutes les limites de l’admissible ont été dépassées».

Cher Charlie Hebdo,
tu es mon canard préféré quand tes couvertures me parlent, tu es aussi le papier peint dans mon bureau, bref je vis avec toi ou tu vis chez moi, c’est comme tu veux. Cela étant il faut que je revienne sur ton article concernant les langues régionales en 1998. Tu me pardonneras mais je suis un orphelin de père Malgré Nous d’Alsace Moselle, à l’époque j’avais avalé la couleuvre, une de plus que l’état jacobin nous fait gober sans discernement et sans enseignement dans notre éducation nationale du drame que notre région a subi depuis 1871.
Mais aujourd’hui je peux te dire « Bienvenue au club », la contrainte mortelle d’une arme sur la tempe vous ne la connaissiez pas, et c’est pourtant le sort de nos pères, de nos cousins, de nos frères, que vous avez subi ces jours-ci. Quand vous aviez décidés de vous défouler sur les péquenots de France et de leurs langues régionales, les sujets tout cuits du cochon pour les bretons du taureau pour les basques ce n’était pas original mais on a bien ri quand même. Et pour les alsaciens vous auriez pu choisir une cigogne ou une choucroute, mais nous rajouter une couche d’Oradour en affirmant une hérésie (la division das Reich constituée majoritairement d’Alsaciens) qui fut pour nous un couteau dans le dos, un de plus depuis les ténèbres communistes prêtes à toutes les désinformations concernant cette triste période.
« BIENVENUE AU CLUB » depuis que les islamistes ont contraint la pauvre dessinatrice Coco d’ouvrir la porte de vos bureaux par le code qui leur faisait défaut, une arme automatique dans le dos. J’eus préféré que cela fut arrivé à RISS, lui qui a insidieusement dépeint nos Alsaciens avec leurs lance flammes.

Un peu d’histoire vous aidera à comprendre mon courroux, Heinrich Himmler et son ami le gauleiter Robert Wagner avaient conclu un marché pour regarnir la division das Reich. Il fallait convaincre Hitler d’incorporer des Alsaciens dans une unité de Waffen-SS réservée aux volontaires, Adolf en dépit des objections du Maréchal Keitel s’est rangé du côté de Himmler, on allait obliger la moitié de la classes 1926 soit 800 jeunes gens à rejoindre les régiments SS décimés en URSS et tout particulièrement en Ukraine. La das Reich au repos à Montauban reçu ainsi des gamins d’à peine dix-huit ans au printemps 1944, le temps de les « former » au maniement des armes les voilà sur le théâtre des opérations. Pour certains ce fut Tulle pour d’autres la remontée vers les plages du débarquement fut plus calme, étaient-ils déjà des mercenaires sanguinaires le 10 juin 1944 ??? Ils n’avaient jamais connu le front et très peu ont pu déserter dans le maquis du Limousin rouge.
Pourquoi s’étaient-ils laissés incorporer de force ? Contrairement aux zones occupées l’Alsace et la Moselle furent purement et simplement annexées, ce qui veut dire contraintes par les lois allemandes qui exerçaient la plus horrible des lois sur la famille, la Sippenhaft. Les familles des réfractaires soumises aux pressions barbares furent déportées par la Gestapo en Silésie dans les quarante-huit heures, en cas de désertion avérée, de réfraction à l’incorporation de force ou de désobéissance aux ordres de leurs supérieurs. Déportations vers Bergen Belsen et Ravensbruck de nombreuses familles ont subi cette barbarie, sans oublier les spoliations des biens, la ferme, le commerce ou la maison furent purement et simplement volées par les nazis au profit d’immigrants forcés eux aussi, le déplacement des populations étant une arme bien connue des dictateurs, Staline fit crever de faim des millions de gens par cette pratique. Je vous le demande quel fils pouvait imposer la déportation à sa maman à sa grand-mère à sa petite sœur ? Ils sont partis pour nous laisser vivre, pour nous donner la vie une deuxième fois comme ce fut mon cas.
Je n’avais pas pardonné à Charlie Hebdo pour la caricature de Riss en 1998, mais je vous accorde mon pardon à présent, maintenant que vous faites partie du club des hébétés, des sans voix, des meurtris, je vous serre dans mes bras et vous somme de retrouver la force de combattre l’ignorance et la bêtise.

Gérard MICHEL
Président des Orphelins de Pères Malgré Nous d’Alsace Moselle