Chers amis et membres de l’OPMNAM,

Suite aux déclarations de la Secrétaire d’État Patricia Mirallès, faut-il s’étonner de la réponse du ministère ?
En effet une douche froide sur les espoirs entretenus savamment par les gouvernements successifs depuis Chaban Delmas, qui avait eu la franchise d’affirmer aux Malgré-Nous, qu’il attendait deux  » l’effort patriotique de sursoir à leurs revendications ». Autrement dit soyez heureux d’être revenus vivants de l’enfer. 

Sauf que Jacques Chirac par son discours du Vel’ d’Hiv a engendré quelques revendications légitimes des victimes israélites, Lionel Jospin eût la sagesse de promulguer le décret 2000 en faveur des survivants et des descendants de ceux que la République Française avait recensé, raflés et entassés dans les wagons de marchandises en direction de l’ inconnu . . .  Avec l’aide de la police de la gendarmerie et de la milice française, le tout sous l’œil bienveillant du maréchal Pétain et de ses affidés : Laval, Bousquet, Papon, de Brinon et j’en passe, ceux de la rue Lauriston et toute la « chienlit » de la collaboration la plus honteuse de l’Europe des années 39 à 45. Voilà le crime d’un état égaré par ses dirigeants peu scrupuleux de l’amour du prochain. Bref Lionel Jospin soucieux de préserver ses chances aux élections présidentielles a cédé aux exigences de l’avocat Serge Klarsfeld. C’était ouvrir une boîte de Pandore, d’autres ont pu profiter de l’aubaine depuis mais l’État est resté sourd aux revendications légitimes des orphelins de guerre et en particulier celui des orphelins des MN. La France ne se sent pas responsable des exactions commises par les Nazis en Alsace Moselle, or elle a accepté par deux fois des versements conséquents de la RFA pour dommages de guerre, sans jamais évoquer le crime de guerre de l’incorporation de force.

Les orphelins des MN en furent exclus en 1961 et en 1981 par André Bord lui-même, il faut constater que nos élus n’étaient pas sensibilisés par les drames vécus par nos mères restées seules et souvent sans ressources. Nous avons porté plainte pour discrimination auprès du tribunal administratif, une action vaine qui était vouée à l’échec vu l’influence du chef du gouvernement sur cette institution anti démocratique. . . Il faut se rendre à l’évidence en France il n’existe aucun moyen juridique pour contraindre le gouvernement à se pencher sur un drame méconnu au-delà des Vosges. 

Mais qui est responsable des malheurs de nos familles ? Qui a outrepassé les accords signés à la Haye en 1919 ? Nos regards se tournent vers l’autre rive du Rhin, qui a enrôlé nos pères sous la menace et la contrainte de la Sipenhaft, qui a affublé nos pères de la nationalité allemande qui leur a imposé l’uniforme vert de gris ? Qui ne s’est même jamais excusé sur les 130 000 incorporés don 40 000 sont morts et ne sont jamais revenus ?

C’est la raison pour laquelle l’OPMNAM s’est adressée directement à l’État scélérat qui se cache derrière de soi-disant accords Franco Allemands signés sur notre dos pour des raisons humanitaires. . .  

Bref nous bataillons depuis plus de cinq années, seuls sans l’appui de nos élus pour obtenir le bénéfice du « Entschadigungsgesetz » mis en place dès 1951 pour indemniser les victimes de guerre allemandes. Notre avocat fort brillant de Nuremberg obtenu que notre cas soit examiné par les plus hautes instances judiciaires allemandes, nous serions des victimes françaises et rien ne permet de nous attribuer le bénéfice de la loi d’indemnisation, alors qu’ils nous expliquent comment ils ont fait pour indemniser les orphelins des volontaires de la LVF (les volontaires de la division Charlemagne et les disciples de la troupe à de Brinon) ? Les réponses sibyllines des services Allemands doivent cesser, il n’est plus possible de tourner autour du sujet, notre cas n’est pas à traiter à la légère, la mort de nos pères est un drame suffisant grave pour secouer l’institution juridique allemande, que nous réserverons les hautes autorités compétentes ? Discrimination ou pas, réponses humiliantes ou pas, relecture de l’histoire ???

Nos questions fondamentales adressées aux juridictions Allemandes :

1 – Quel pays a incorporé de force nos pères dans la Wehrmacht ?
2 – Quel pays a imposé la nationalité allemande à nos pères ?
3 – Quel pays a sanctionné les réfractaires par la menace mortelle des tribunaux d’exception ?
4 – Quel pays a imposé la menace de la Sipenhaft à toute la famille ?
5 – Quel pays a revêtu nos pères de l’uniforme de la Wehrmacht ?
6 – Quel pays a incorporé nos pères en lieu et place de ses propres ressortissants ?
7 – Quel pays est responsable de la mort de nos pères ?
8 – Nos pères sont-ils morts et enterrés en soldats allemands revêtus de l’uniforme vert de gris ?
9 – Sommes nous les descendants légaux de ces soldats allemands ?
10 – Sommes nous les orphelins de ces soldats allemands ?
11 – Avons-nous le droit légitime de réclamer les services de loi du « Entschadigungsgesetz ».
12 – l’Allemagne devrait-elle nous indemniser à l’identique de ses orphelins victimes de la IIe Guerre mondiale ?

A toutes ces questions la réponse est OUI l’Allemagne s’est permise de jouer avec la vie de nos pères, en contradiction des Accords signés à La Haye en 1918, ses responsabilités sont flagrantes! Dans les accords Franco Allemands il n’est pas question de l’incorporation de force des ressortissants français (Alsaciens et Mosellans).

l’Allemagne évoque au contraire des « Gestes humanitaires en faveur de la France ». (Aus Humanitären Grunden)

La question du règlement définitif des dégâts occasionnés par l’incorporation de force en Alsace Moselle resté ouverte.

l’Allemagne n’a pas reconnu à ce jour son crime contre l’humanité, nous devons soutenir notre effort en justice devant le tribunal de la Sarre et rester solidaires dans nos actions. La justice allemande étant généralement respectueuse du droit fondamental des victimes de la deuxième guerre mondiale il nous est permis d’espérer un règlement égalitaire de ce conflit.
Merci et courage pour persévérer dans notre combat.

Gérard Michel
Président de l’OPMNAM